Vieux-Québec : le quartier par quoi tout a commencé !
Entre ses bâtisses d'un autre temps, ses vues panoramiques sur le fleuve Saint-Laurent, l'aura guerrière des plaines d'Abraham, les rues pavées aux charmes européens, les tours du château Frontenac qui dominent l'horizon et les saveurs exotiques qui se dégagent des restaurants typiques du Québec, la vielle ville fait valoir son cachet historique et son caractère bien affirmé, et plonge les visiteurs au cœur de la francophonie nord-américaine dans un mélange anachronique où la machine à  remonter le temps fonctionne à  plein régime.
Comment se targuer de visiter Québec sans prendre le pouls de sa vieille ville ?
Les plaines d'Abraham... et la France fit demi-tour !
Aujourd'hui, les plaines d'Abraham sont synonymes de montées d'adrénaline en hiver avec les sports extrêmes, de vues époustouflantes sur l'arrière-pays québécois et de reconstitutions militaires d'épopées historiques lorsque le soleil est plus généreux. Cette vocation de loisir et de divertissement n'a pas toujours dominé cette vaste étendue luxuriante. En effet, les plaines d'Abraham n'évoquent pas un souvenir joyeux pour les Français et les francophiles. Il y a plus de deux siècles et demi, en 1759, la bataille des plaines d'Abraham a éclaté, dans le sillage de la guerre de Sept Ans. Une faction de l'armée britannique du Nouveau Monde, dirigée par le général James Wolfe, a défait le bataillon français présent au Québec sous le marquis de Montcalm. Résultat : la France s'est contrainte par la force de signer la fameuse reddition de Québec à  la couronne britannique. Contrairement à  ce que les militaires français promettaient aux habitants, la Nouvelle-France ne passera plus jamais sous la souveraineté française. Pour beaucoup, cette bataille franco-britannique qui a vu son épilogue dans les plaines d'Abraham n'a pas seulement signé la fin des possessions françaises au Canada. Elle a également ratifié l'hégémonie anglo-saxonne sur l'Amérique du Nord et, quelque part, sur le monde. Vous mesurez donc à  présent combien les plaines d'Abraham ont été décisives dans l'histoire contemporaine.
En vous rendant dans les plaines d'Abraham, vous n'allez pas seulement observer le théâtre d'une bataille lointaine qui a changé le monde. Vous allez également prendre un malin plaisir à  dévaler les pistes en hiver et à  prendre part aux reconstitutions historiques en été !
Le château Frontenac : l'hôtel le plus photographié au monde !
Vous allez forcément l'observer, même sans le vouloir... car le château de Frontenac est la bâtisse la plus emblématique de Québec. De par la hauteur de ses tours, cet hôtel prestigieux apparaît sur l'écrasante majorité des clichés du Vieux-Québec. Cette bâtisse a été construite par le Chemin de Fer Canadien Pacifique (CFCP) en 1892, sous la direction de l'architecte Bruce Price. Comme tous les édifices construits sous l'égide du CFCP, le château Frontenac est un exemple de l'architecture de type « châteauesque » (ou style château) qui reprend des éléments architecturaux de la Renaissance française, en particulier les codes des châteaux de la Loire du XVe siècle avec des tours, des tourelles, des toits pentus et des éléments de l'architecture « gothique tardive » de la Renaissance italienne.
Contrairement à  ce que le laissent croire ses volumes élégants et ses chambres hors de prix, le château Frontenac n'était à  la base qu'un argument commercial pour inciter les Canadiens et les touristes à  prendre les trains de la CFCP, puisqu'il servait d'escale d'une nuit. Depuis son ouverture, en 1893, cet hôtel s'est progressivement mué en attraction plébiscitée par les aficionados du tourisme de luxe, du fait de son emplacement stratégique au cœur du Vieux-Québec, de sa vue imprenable sur les plaines d'Abraham et de son service 5 étoiles. Vous n'êtes pas obliger de séjourner dans l'hôtel pour explorer son intérieur. Une visite guidée d'une heure animée par un personnage haut en couleur (un comédien qui interprète un personnage ayant vécu au château au 19e siècle) vous permettra de percer quelques secrets de cette bâtisse d'antan.
Et l'église Notre-Dame-des-Victoires fut... contre vents et marrées !
Si les plaines d'Abraham témoignent d'un pan terrible de l'histoire de la Nouvelle-France pour les francophiles, l'église Notre-Dame-des-Victoires a été nommée en l'honneur de la victoire des Québécois face en envahisseurs venus prendre la ville par le golfe du Saint-Laurent en 1711. Cet autre joyau architectural du Vieux-Québec est aujourd'hui un élément central du paysage de la vieille ville, mais il a failli ne jamais voir le jour. La construction de cette bâtisse religieuse de la Place-Royale a laborieusement commencé en 1688 sur les ruines de la fameuse « habitation » de Samuel de Champlain. Détruite par la guerre, difficilement reconstruite, menacée de démolition puis rénovée, l'église Notre-Dame-des-Victoires est un genre de miracle québécois. Elle a longtemps servi de seul lieu de recueillement pour les 1 000 habitants que comptaient le Québec en 1688.
Son style « sombre » deviendra une caractéristique propre aux églises de Québec, à  mille lieues du style exubérant des églises françaises de l'époque. Du fait des nombreuses rénovations qu'elle a connu, l'église Notre-Dame-des-Victoires ne compte plus qu'un seul élément d'origine : le tabernacle de la chapelle Sainte-Geneviève. Ce n'est qu'à  la fin du XXe siècle que quelques éléments originels ont été exposés, avec des peintures d'époque illustrant la délivrance du navire l'Aimable Marthe. Cette bâtisse sobre et sans prétention est une belle escale pour les flâneurs du dimanche qui peuvent s'y recueillir et admirer quelques artefacts d'époque datant du 17e siècle.
La citadelle de Québec : place forte du Québec britannique
Il faut rendre à  Lord Dufferin ce qui appartient à  Lord Dufferin. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le gouverneur général a fait preuve de clairvoyance quand il a convaincu les autorités locales de ne pas démolir les fortifications militaires jugées « obsolètes » de la ville de Québec car elles constituaient selon lui un patrimoine culturel et touristique source de revenus. Aujourd'hui, la citadelle de Québec est l'un des édifices les plus visites du Vieux-Québec, lui apportant un certain cachet militaire qui participe à  cette immersion historique si chère que Québécois. Construite par les Britanniques sur plus de 11 ans, entre 1820 et 1831, la citadelle de Québec surplombe le fameux Cap Diamant sur un escarpement de 100 mètres. Dans ses écrits, Charles Dickens affublera la ville de Québec du surnom « le Gibraltar de l'Amérique du Nord » à  cause de cette citadelle. Dans un Nouveau Monde encore fragile, la citadelle de Québec visait à  protéger la région des menaces d'invasion par le fleuve Saint-Laurent et les plaines d'Abraham, dans l'ouest. Elle comprend 4 bastions et 3 murs rideaux droits, tous construits en grès. Quelque 24 bâtiments se trouvent à  l'intérieur de la citadelle, dont la résidence officielle du gouverneur général.
La citadelle et les fortifications sont pour beaucoup dans l'inscription de la ville de Québec dans le patrimoine mondial de l'UNESCO en 1985. Si vous souhaitez franchir la porte Dalhousie de la citadelle de Québec, vous devez obligatoirement être accompagné d'un guide. Ce monument emblématique de la ville de Québec est ouvert toute l'année, à  l'exception du jour de noà «l et du nouvel an.
La Place Royale de Québec : berceau de l'Amérique francophone
Si elle est mondialement connue, c'est surtout grâce à  son rôle dans l'histoire contemporaine du Canada. La Place Royale n'est pas forcément un point d'intérêt touristique incontournable, mais elle fait partie de ces lieux qui ont façonné le caractère francophone de la province du Québec. C'est ici que la capitale Québec a été fondée, en 1608. Pour découvrir les péripéties de cette naissance, on vous conseille de faire un tour au musée de la Place Royale qui retrace l'histoire de la ville depuis l'arrivée de Samuel de Champlain. Votre guide vous ne le dira sans doute pour ne pas compromettre l'intérêt de l'endroit, mais la majorité des bâtiments que vous voyez dans la Place Royale ont été reconstruits entre 1860 et 1980, le reste a été rénové dans la même période.
L'esprit architectural propre au 17e siècle a toutefois été conservé pour notre plus grand plaisir. L'intérêt de cette place, qui revêtait surtout une importance commerciale, réside aujourd'hui dans ses alentours. En effet, son emplacement stratégique au cœur de la vieille ville en fait un excellent point de départ pour le Vieux Port de Québec. Ce havre de paix illustre le charme élégant de la province qui vient se mélanger à  la quiétude nonchalante du fleuve Saint-Laurent.
Un sentier balisé de plus de 50 km contentera les promeneurs, avec en prime un véritable kaléidoscope de paysages époustouflants. Une petite escale au Marché public de Québec vous permettra de faires vos emplettes et de déguster quelques plats typiques comme la fameuse poutine québécoise. De l'autre côté du Vieux-Québec, les structures en verre et en acier rappellent combien le Canada est à  la pointe de la modernité... tout en préservant les vestiges de son histoire tumultueuse.