Le guide ultime pour s'installer au Canada
Deuxième plus vaste pays de la planète, le Canada attire les Français pour des raisons linguistiques, historiques mais aussi professionnelles. Il y a Vancouver, son climat côtier et ses opportunités dans le tourisme. Il y a le quartier des affaires du centre-ville cosmopolite de Toronto où les bureaux s'alignent et les startups accusent une pénurie de talents dans la technologie. Il y a les champs de pétrole et de gaz et les hivers rudes de l'Alberta et du Saskatchewan, et bien sûr le dynamisme économique de Montréal ainsi que son côté francophone qui est sans doute le point le plus décisif dans l'équation pour beaucoup de français qui font le choix de partir vivre au Canada.
Entre la fin de 2017 et la fin de 2020, le Canada aura accueilli environ un million de nouveaux résidents avec un visa permanent. Prêts à  sauter le pas ? Voici le guide ultime pour s'installer au Canada !
Les 3 options pour partir vivre au Canada
Passionné par le pays du sirop d'érable ? L'aventure de l'autre côté de l'océan Atlantique vous tente ? Vous rêvez de partir vivre au Canada ? Vous le savez sans doute, vous allez pouvoir séjourner au Canada pour la modique somme de 7 dollars canadiens pour une durée maximale de 6 mois grâce à  l'Autorisation de Voyage Electronique (AVE)... mais simplement en tant que touriste. Vous ne pourrez ni travailler, ni rester plus longtemps au Canada.
Pour cela, vous allez devoir devenir résident. Et pour obtenir ce précieux sésame, vous avez le choix entre trois options.
- Vous avez en premier lieu le permis de travail temporaire, à  travers le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET). Il impose à  l'entreprise canadienne qui vous recrute de faire les démarches nécessaires à  votre installation au Canada. L'entreprise doit par ailleurs expliquer aux autorités canadiennes les raisons qui la poussent à  vous recruter vous et non un travailleur canadien. C'est l'une des façons les plus sûres pour partir vivre au Canada lorsque l'on maîtrise une compétence rare ou lorsque l'on justifie d'une expertise dans un domaine porteur ou encore un secteur d'activité qui connaît une certaine pénurie au Canada comme la santé, l'enseignement ou encore le bâtiment. En moyenne, l'obtention d'un permis de travail canadien prendra 5 mois.
Si vous comptez habiter au Canada en passant par la case travail, vous allez devoir non seulement être patient, mais aussi assurer vos arrières : il n'est pas question de quitter votre poste en France au motif que l'entreprise canadienne qui vous convoite a lancé les démarches d'obtention d'un permis de travail canadien. Votre permis de travail fait de vous un résident temporaire au Canada. Vous n'êtes autorisé à  travailler que pour l'entreprise qui vous embauche et qui vous « offre » un permis de travail canadien. Vous courrez donc un risque plus ou moins important : si ça ne marche pas, votre entreprise pourra peut-être vous licencier et vous ne pourrez plus habiter au Canada. A vous de bien négocier votre contrat pour éviter un hors-piste au pays du caribou ! Notez que le premier de travail est généralement valide pour une période de trois ans, et coûte environ 155 dollars canadiens. Après deux ans au Canada, vous allez pouvoir formuler une demande de résidence permanente ;
- Vous êtes Français, avez entre 18 et 35 ans et vous rêvez de partir vivre au Canada ? La meilleure option pour vous sera alors le Programme Vacances Travail (PVT Canada). Ce programme vous permet de passer des vacances au Canada tout en gardant la possibilité de trouver un emploi temporaire pour vous aider à  financer votre séjour au Canada. Vous pouvez habiter au Canada pour 24 mois avec cette option. Notez que le permis de travail temporaire canadien est beaucoup plus simple lorsque vous êtes installé au Canada. Le PVT peut donc être « officieusement » prolongé par un permis de travail temporaire ;
- Lorsque vous obtenez la résidence permanente au Canada, vous obtenez une carte de séjour qui doit être renouvelée tous les cinq ans. Le coût initial de la demande est de 490 dollars canadiens.
S'installer au Canada en tant que Français : quid du coût de la vie ?
Vous comptez partir vivre au Canada ? Le chiffre que vous cherchez est là  : à  la date de juillet 2019, la France affiche un coût de la vie supérieur de 8% au Canada. Voici plus de détails sur cette statistique qui peut paraître surprenante, surtout lorsque l'on sait que l'Amérique du Nord est généralement connue pour ses prix exorbitants, notamment au niveau des soins de santé :
- Le coût de l'alimentation est 7% plus élevé en France comparativement au Canada. Par exemple, un Big Mac au McDo coûte 8 € en France (soit 12 dollars canadiens) contre 10 dollars canadiens au Canada. Une boîte de 12 œufs coûte 4,56 € en France (soit 7 dollars canadiens) contre seulement 3,85 dollars canadiens au Canada. Il en est de même pour les déjeuners au restaurant, le poulet, les tomates et les sodas. La France s'en sort toutefois mieux sur le lait, le pain, le vin, les pommes, les pommes de terre et le fromage ;
- Le coût d'habitation est 17% plus élevé en France comparativement au Canada. La location d'un appartement de 85 m² meublé dans une zone chère coûte, en moyenne, 2 121 € en France (soit 3 110 dollars canadiens) contre seulement 2 094 dollars canadiens au Canada. De même, les charges résidentielles mensuelles (chauffage, électricité, gaz) pour deux personnes dans un appartement de 85 m² coûtent en moyenne 164 € en France (soit 241 dollars canadiens) contre seulement 158 dollars canadiens au Canada. La France s'en sort toutefois mieux sur le coût de la connexion internet, puisque la redevance mensuelle y est de 21 € (soit 30 dollars canadiens) pour un débit de 8 mégas contre 56 dollars canadiens au Canada ;
- Le coût de l'habillement est 20% plus élevé en France en comparaison avec le Canada. Une paire de jeans (Levis 501 ou équivalent) coûte environ 88 € en France (soit 129 dollars canadiens) contre seulement 69 dollars canadiens au Canada. Une paire de chaussures de sport (Nike ou Adidas) coûte en moyenne 96 € en France (soit environ 140 dollars canadiens) contre seulement 115 dollars canadiens au Canada ;
- Le coût du transport est 8% plus élevé en France en comparaison avec le Canada. Ainsi, une Volkswagen Golf 150 CV neuve coûte en moyenne 22 558 € en France (soit environ 33 000 dollars canadiens) contre seulement 24 261 dollars canadiens. Un litre de carburant coûte en moyenne 1,49 € en France (soit 2,18 dollars canadiens) contre seulement 1,27 dollars canadiens au Canada. La France s'en sort mieux du côté du transport public puisqu'un abonnement mensuel dans les transports en commun coûte 68 € en France (soit environ 100 dollars canadiens) contre 107 dollars canadiens au Canada ;
- Les soins de santé sont largement plus chers au Canada qu'en France. La différence est estimée à  environ 21% en 2019. Ainsi, une boîte d'antibiotique coûte en moyenne dans les 6 € en France (soit 9 dollars canadiens) contre plus de 25 dollars canadiens au Canada. Une courte consultation de 15 minutes chez le médecin coûte en France dans les 25 € (soit environ 37 dollars canadiens) contre plus de 86 dollars canadiens au Canada. Enfin, un tube standard de dentifrice coûte dans les 2,24 € en France (soit 2,95 dollars canadiens) contre 3,02 dollars canadiens en moyenne au Canada ;
- La France s'en sort également (légèrement) mieux dans le coût du divertissement, des sorties et des loisirs. La différence est estimée à  6%. Si vous décidez de partir vivre au Canada, vous allez devoir payer 147 dollars canadiens pour aller au théâtre (meilleures places disponibles), contre environ 91 dollars canadiens en rance (soit environ 62 €). De même, la minute de communication coûte 48% plus cher au Canada. Un dîner pour deux dans un restaurant italien est 13% plus cher au Canada, mais les places au cinéma sont 10% moins chères.
Il reste à  noter que ces données ont été réalisées en se basant sur un taux de change de 1,466 dollars canadiens pour un euro (taux moyen du mois de juillet 2019), et que les moyennes se basent sur des données massives compilées par plus de 3 350 personnes.
Partir vivre au Canada : quelques conseils pour le logement
À l'exception des sous-locations, presque toutes les propriétés proposées à  la location au Canada ne sont pas meublées, ce qui augmentera considérablement vos frais si vous décidez de vous installer au Canada. On trouve des meubles bon marché dans les friperies et sur des sites web comme Craigslist, surtout vers la fin du mois, lorsque les locataires se préparent à  déménager. Les points de vente Ikea sont situés dans la plupart des grandes villes ou à  proximité. Il faut savoir que certains locataires devront payer leurs propres factures de services publics, mais le chauffage, l'électricité, la télévision par câble, le téléphone et Internet seront souvent inclus dans le loyer mensuel, ce qui peut réduire considérablement les coûts. Tout dépend du contrat de bail, qui reste bien entendu négociable... avec une marge de manœuvre encore plus grande qu'en France. Si vous êtes responsable de vos propres factures, il vaut la peine de vérifier quel type de chauffage est installé dans le bâtiment. S'il est électrique, vos factures seront énormes, surtout si vous essayez de garder votre maison au chaud pendant le rude hiver canadien. L'essence sera beaucoup moins chère. Cette variable est souvent la cause de beaucoup de mauvaises surprises pour les Français qui viennent s'installer au Canada.
Les propriétaires demandent habituellement des références et certains demandent des détails sur l'emploi et le revenu, comme ce que l'on connaît en France. Ils ont également le droit d'effectuer une vérification de solvabilité pour s'assurer que les locataires éventuels peuvent payer le loyer. Cette situation est plus susceptible de se produire chez les personnes qui arrivent au Canada par un moyen autre que le permis de travail temporaire. Il peut être utile d'avoir des références et une lettre de votre banque française préparées avant de quitter l'Hexagone. Plus vous pouvez fournir de paperasse et de justificatifs, plus vous aurez de facilité un logement qui vous convient assez rapidement.
Partir vivre au Canada en famille : la question de l'emploi
C'est la pièce la plus décisive du puzzle lorsque l'on décide de partir s'installer au Canada. Les nouveaux arrivants au Canada trouveront une économie différente de celle qui les aurait accueillis il y a une petite décennie. Le marché du travail étant à  son plus fort niveau depuis plus de dix ans, il existe de nombreux domaines dans lesquels les immigrants peuvent trouver du travail, en particulier dans le secteur de la construction.
Il y a toujours une grue dans presque tous les coins de Toronto, Vancouver et Montréal. Les employeurs canadiens se plaignent très souvent de la pénurie de travailleurs qualifiés dans le bâtiment et les travaux publics. Plus de 55 000 emplois ont été créés dans le secteur de la construction au Canada en 2018 par exemple, dont 17 800 en mars 2018 seulement ! Cela s'inscrit dans le cadre d'une tendance générale à  la hausse de l'emploi qui s'est amorcée au second semestre de 2016. Le taux de chômage s'établit aujourd'hui à  5,8 %, soit quasiment la moitié que le taux moyen français. Au-delà  des professions évidentes associées à  la construction comme l'ingénierie, la gestion de projet et l'arpentage, le Canada a besoin de profils qualifiés et compétents dans les technologies de pointe et, bien sûr, dans le secteur de la santé, notamment en médecins, infirmiers/infirmières et gestionnaires d'établissements de soin.
L'Alberta offre les salaires les plus concurrentiels et les coûts de la vie les plus bas en raison d'une taxe de vente réduite et du faible coût de l'énergie. D'un autre côté, les salaires augmentent partout au Canada. Selon un rapport publié récemment par Statistique Canada, la rémunération hebdomadaire moyenne a augmenté de 3,2 % en à  peine un an. L'industrie qui a connu la plus forte hausse est celle de l'hébergement et des services de restauration, qui a connu une hausse de 8,2 %, portant le salaire hebdomadaire moyen à  399 $CAN. Dans le secteur public, la rémunération hebdomadaire a augmenté de 4,5 % pour s'établir à  1 303 $CAN. En janvier 2018, le Canadien moyen gagnait 996 $CAN par semaine.