Plongée au cœur de la ville souterraine de Montréal
Avec un nom aussi intrigant, la ville souterraine de Montréal pourrait évoquer un labyrinthe ponctué de passages cachés qui donnent forme à  un genre de cité perdue sous terre. Localement connue sous l'appellation de « Réso » (pour réseau souterrain), la ville souterraine s'inscrit dans le grand centre-ville de Montréal. La ville souterraine constitue un réseau à  plusieurs niveaux de tunnels et d'escaliers qui relient divers centres commerciaux, stations de métro, bureaux, hôtels, bibliothèques, écoles, salles de concert et restaurants.
Environ 500 000 personnes utilisent le Réseau chaque jour. En réalité, nous allons le voir, il s'agit plutôt d'une « ville intérieure » que « souterraine ». Plongée au cœur d'un des quartiers touristiques de Montréal les plus atypiques !
Le chaos maîtrisé de la ville souterraine de Montréal
L'histoire de la ville souterraine de Montréal a commencé en 1962, année de la construction des premières sections interconnectées. Lorsque le métro de Montréal a commencé à  desservir les différentes parties de cette ville majeure du Québec, du Canada et du monde francophone en 1966, d'autres raccordements ont été construits dans la foulée pour faire du « Réso » une véritable cité sous la cité. Les urbanistes et les architectes ont conçu ce quartier souterrain dans l'objectif de désengorger la ville qui commençait, comme toutes les grandes métropoles, à  connaître les problèmes de circulation et d'embouteillages.
Cette vaste zone d'accès intérieure visait également à  favoriser la circulation piétonne dans la partie dite souterraine, à  fortiori pendant les hivers rudes et rigoureux que connait Montréal avec des températures qui peuvent descendre sous la barre des -20° C. Aujourd'hui, un peu plus de 33 kilomètres de tunnels géants traversent le « Réso », qui couvre quant à  lui environ 12 kilomètres carrés dans la partie la plus peuplée de la ville. Les passages souterrains enchevêtrés créent un genre de labyrinthe intérieur qui, à  première vue, ressemble grandement aux allées et aux rayons d'un centre commercial géant. Contre toute attente, et alors qu'on s'attendait à  le voir évoluer vers un quartier exclusivement passant, le « Réso » s'est progressivement transformé en lieu artistico-commercial qui concentre des points d'intérêt culturels ainsi que des boutiques intéressantes pour les amoureux du shopping.
La ville souterraine de Montréal : un projet qui a grandi par tâtonnement !
Pour un non-résident, la ville souterraine de Montréal peut déstabiliser par son côté « chaos maîtrisé »... mais elle peut également offrir une échappatoire confortable et cosy lorsque l'extérieur affiche des températures extrêmes en hiver, surtout lorsque qu'il faut se déplacer à  pied d'un point A à  un point B. Rassurez-vous (ou pas) : même les Montréalais de naissance se perdent régulièrement dans les tunnels de la ville souterraine.
Reliant centres commerciaux, stations de métro, gares, appartements, condos, hôtels, universités, immeubles de bureaux et amphithéâtres, la ville souterraine est un désordre total... qui tire justement son charme de cette espèce d'improvisation architecturale. Comme se plaisent à  le rappeler les Montréalais, la construction de la ville souterrain n'a bénéficié d'aucun calendrier formel, d'aucun plan architectural directeur et encore moins de coordination concertée entre les différents intervenants. Le résultat est loin d'être optimal, mais il est ce qu'il est, participant largement au charme de Montréal.
La ville souterraine a vu son premier projet de tunnel prendre forme en 1962, ouvrant la voie à  l'expansion du réseau souterrain pendant plus de cinq décennies aux mains de promoteurs divers. Les projets commerciaux individuels ont été progressivement approuvés par la ville de Montréal, ce qui explique la densité croissante des enseignes. Mais il serait erroné ne réduire l'histoire de la ville souterraine de Montréal à  une simple chronologie sans queue ni tête. Les liens « improvisés » entre les différentes parties de la ville souterraine sont en réalité une excellente illustration de la bureaucratie et de la paperasserie que les différents intervenants ont dû démêler, souvent au jour le jour, pour que le projet puisse voir le jour.
Les premières années du développement de la ville souterraine de Montréal ont été marquées par des négociations confuses sans autorité centrale pour encadrer les débats. Il y avait, sur la table des négociations, plus d'avocats et de promoteurs que d'architectes et d'urbanistes. La propriété du métro était alors un point bloquant, car certains droits étaient réservés à  la Commission de transport et à  la Communauté urbaine de Montréal, d'autres étant réservés à  des particuliers, des investisseurs et des entreprises du privé. Dans certains cas, les négociations se sont révélées si compliquées que des tronçons de tunnel ont été construits avec d'énormes déviations afin de contourner les propriétaires fonciers qui ne coopéraient pas.
La nouveauté du projet et son côté non-conventionnel n'ont pas permis de bénéficier de l'expérience des architectes montréalais, des magistrats ou encore des bailleurs de fonds. Tout s'est plus ou moins fait par tâtonnement.
Que faire dans la ville souterraine de Montréal ?
La ville souterraine de Montréal tient les habitants et les visiteurs à  l'écart de l'extérieur, s'ils le souhaitent. Ceux qui vivent et travaillent le long du tracé du tunnel souterrain restent souvent dans cette curieuse infrastructure. Cela peut sembler un peu étrange, mais pour les Montréalais, les hivers rigoureux sont aussi l'occasion d'hiberner... et la ville souterraine est l'endroit idéal pour le faire sans compromettre sa vie sociale.
Depuis la ville « extérieure », il y a environ 200 points d'entrée vers la ville souterraine. On estime que plus de 500 000 personnes traversent la ville souterraine chaque jour, se fiant le plus souvent aux énormes cartes du « Réso » que l'on retrouve sur les murs de certains corridors.
La réponse à  la question « Que faire dans la ville souterraine de Montréal ? » est évidente : faire du shopping ! Le complexe souterrain propose en effet un total de six grands centres commerciaux. Vous pouvez également vous rendre au Théâtre de la Banque Scotia, visiter le Musée d'art contemporain de Montréal desservi par le métro de la Place des Arts ou encore flâner le long des tunnels pour découvrir cette infrastructure unique au monde. Au-delà  du shopping, qui reste l'intérêt premier de la ville souterraine de Montréal, vous pourrez profiter des nombreux bâtiments historiques qui ont été réaménagés et intégrés au « Réso ». Il s'agit par exemple du Cours Mont-Royal qui est aujourd'hui un centre commercial chic, après avoir été un hôtel de luxe. Au début du XXe siècle, c'était le plus grand hôtel de tout l'Empire britannique, avec plus de 1 100 chambres. Vous pouvez d'ailleurs vous amuser à  détecter les quelques indices qui montrent que cet énorme centre commercial a, un jour, été un hôtel impérial. En parcourant les différentes zones de ce labyrinthe, vous pourrez vous familiariser avec le passé et le présent de l'aménagement urbain montréalais.
Votre circuit dans la ville souterraine de Montréal
Quel que soit votre point d'entrée ou de sortie, gardez un œil sur les nombreux panneaux « Réso » de la ville souterraine... c'est la meilleure façon de na pas se perdre. L'entrée la plus à  l'est se fait par le Complexe Desjardins. Cet énorme centre commercial en face de la Place des Festivals n'est qu'un début : shopping, cinéma, découvertes et historiques et activités ludiques vous attendant !
Au Complexe Desjardins, vous trouverez un magasin entièrement dédié à  l'artisanat local : L'Art des Artisans du Québec, plein de boiseries, de verre soufflé et de parures étonnantes. Il y a aussi la sensation montréalaise Davids' Tea, fournisseur de thés aux saveurs de barbe à  papa et d'appletini (Martini à  la pomme) acidulé, de bijoux fins faits sur place à  la Joaillerie St-Jean ou à  la Bijouterie Ralph et Elle, et de livres d'auteurs locaux chez Renaud-Bray. Plus à  l'ouest, vous trouverez la maroquinerie Rudsak, des bonbons artisanaux (et locaux) à  Squish et, bien sûr, les chaussures ALDO de Montréal, de renommée internationale. Vous pouvez même vous faire les ongles et les cheveux dans la ville souterraine ! Pour éviter que vos sacs ne vous encombrent lors de vos randonnées dans les autres centres commerciaux de la métropole (Place Montréal Trust, Promenades de la Cathédrale et Place Ville-Marie), des casiers sont disponibles au niveau du tunnel du Centre Eaton. Pour seulement 1 $ Canadien, vous pouvez ranger en toute sécurité manteaux, sacs et autres effets personnels.
La ville souterraine est reliée à  la Place des Arts et au Musée d'art contemporain, à  quelques centaines de mètres du Complexe Desjardins. Au Centre Eaton de Montréal, vous pourrez également admirer les fantastiques statues en cire de personnages célèbres au Musée Grévin Montréal. Profitez-en pour vous accorder une pause bien méritée au Café Grévin pour boire un café, déguster les pâtisseries fines du chef Christian Faure et vous ressourcer. Si la batterie de votre téléphone portable est faible, passez au comptoir d'information situé au niveau de la rue, au Centre Eaton, pour emprunter un chargeur portable, ou branchez votre téléphone à  la station de recharge « Espace Services » au 4e étage.